Intégrale Monde Futur - 2 volumes - 20 numéros
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Intégrale Monde Futur - 2 volumes - 20 numéros

2 vol. 150x220 mm,  370 et 358 p. Couvertures en couleurs conservées. La totalité des numéros parus de Monde Futur en 2 vol. 4 exemplaires en cours d'impression. Disponibilité d'ici au 25 avril

50,00 € TTC

47,39 € HT

Pour tout art il est une époque dorée et l’âge d’or de la bande dessinée en France se situe dans les années 1955-1965. Son meilleur artisan en fut Artima et ses 24 titres mensuels simultanés ! Artima importa d’Amérique les plus belles histoires des meilleurs dessinateurs pour son département fiction. De cette intense production à succès (jusqu’à 2 millions d’exemplaires vendus par mois). L’intégrale Monde futur : les 20 numéros parus en 2 volumes.

L’espace n’a pas de limites… Et la BD encore moins !
Par Fabien Sabatès

Vous allez entrer dans Monde Futur… Un monde pas brillant que je ne souhaite à personne… Mais c’est normal, seuls les contes de fées se terminent avec des nobles riches et heureux et cette terrible dernière phrase « ... eurent beaucoup d’enfants… », les pauvres !… Être prince et princesse et avoir une ribambelle de mioches à torcher on appelle ça être heureux, je veux bien... mais j’ai d’autres vues sur le bonheur…
Bref… Monde Futur publié par Artima a été créé par des dessinateurs et scénaristes Espagnols, sans doute fous à cause d’un abus de paella ou de chorizo trop pimenté trempé dans le café au lait du matin ; en tout cas deux illuminés ! Jamais on n’avait dessiné comme ça et jamais on ne redessinera comme eux. Monde Futur, totale réussite n’en déplaise à certains « spécialistes de la BD », est une parenthèse extraordinaire dans le monde de la bande dessinée, surtout quand on sait que cela date de la fin des années 1950…

Les dessins sont d’une incroyable précision, léchés un par un, l’atmosphère y est presque étouffante parfois tant c’est précis dans ce paniquant noir et gris et blanc.
Dans les années 1880, on ne savait pas encore comment reproduire les photographies, existait alors une foule de graveurs qui gravaient à qui mieux mieux les photos des reporters en les recopiant avec une précision inouïe sur des planches de bois, eh bien ici c’est pareil. Chaque dessin semble être une photographie gravée finement sur bois…
Chaque dessin est magnifique… Naturellement, il fallait aux auteurs inventer un futur, ce fameux monde futur, et c’est là le plus complexe à imaginer. Un jour, Jean-Claude Forest, le créateur de Barbarella que j’interviewais, me dit que le plus difficile dans Barbarella justement avait été d’inventer en 1961-1962 les objets usuels du futur… jusqu’à la moindre fourchette… Et généralement à chaque décennie, les dessinateurs font avec ce qu’ils ont autour d’eux en bricolant du futur en carton bouilli, mais sans jamais aller bien loin dans leur imagination : pas de télévision relief, ou couleur ou écran plat, pas de téléphone portable, pas grand chose de nouveau en fait, mais plein de voitures volantes, pour ça oui… Beau plantage, on les attends toujours nos voitures volantes promises pour l’an 2000, faudra attendre l’an 3000 sans doute…


Nos dessinateurs Espagnols échappent peu à la règle avec des fusées qui ressemblent beaucoup à des avions de chasse (pourquoi faire des fusées aérodynamiques puisqu’il n’y a pas d’air dans l’espace ?), des costumes de cosmonautes avec cette grosse bulle de verre pour la tête qui semblent parfois échappés d’une opérette du Chatelet, mais sans Luis Mariano… Et des intérieurs de vaisseaux spatiaux avec, j’en suis sûr, des lampes qui clignotent furieusement sur des panneaux, lampes dont personne ne sait à quoi elles servent ni pourquoi elle font l’arbre de Noël dans leur coin. Mais les histoires sont prenantes, et malgré leur côté bancale (on arrive sur des planètes qui ressemblent à des morilles et où de méchants japs tirent sur tout ce qui bouge ! Fumiers de japs de l’espace qui ne savent pas que leur empereur s’est
rendu aux Américains sur Terre !), comme toutes les BD de science fiction finalement, puisque ce n’est que du rêve, on y croit et on se laisse emporter… et par le récit et par les superbes dessins, j’insiste lourdement, sur lesquels on aime à s’attarder tant ils sont réussis !
Ne pensez pas que je critique fielleusement Monde Futur, en fait c’est tout le contraire, je mets en valeur ses quelques défauts pour en souligner l’excellence que personne encore n’avait remarqué… Certains diront que les auteurs s’amusent de bases lunaires à la Tintin et de dinosaures cheveux sur la soupe… Pourquoi pas ? Ces BD sont là pour nous faire rêver, sans limites… Sans contraintes… Seule petite pique un peu acérée de ma part, ces fins d’histoires où la morale mielleuse bobo avant l’heure l’emporte… C’est bien aussi que les méchants gagnent parfois et que la morale explose, mais bon, nous sommes en 1958… Ceci explique cela... Encore 10 ans avant la révolution !
Allez, régalez-vous, je vous envie !

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