« La question de la responsabilité de l’incendie du Palais de Saint-Cloud, détruit par le feu le 13 octobre 1870, n’a jamais été résolue de manière complète.» C’est ce constat, établi dix ans après l’événement, qui incite Marius Vachon (1850-1928), historien et critique d’art, à consacrer un volume entier à ce dossier.
S’appuyant sur des faits, des documents, des témoignages et une chronologie fine de cette catastrophe culturelle, il développe sa thèse suivant laquelle s’il apparaît que l’incendie a été causé par un obus français entré dans la chambre de l’empereur, les Prussiens n’ont rien fait pour l’éteindre alors que le service de lutte contre le feu était prêt à fonctionner. Les chariots de ce service auraient plutôt été utilisés pour le transfert d’objets volés : le pillage du château aurait été organisé par les Prussiens avant l’incendie. L’auteur souligne que le vol et le vandalisme furent aussi clairement le fait de Français.
Pour garder en mémoire l’importance du désastre, Marius Vachon dresse l’inventaire minutieux des œuvres d’art détruites ou sauvées, qui ornaient les appartements de l’empereur et ceux de l’impératrice, la galerie d’Apollon, les salons de Vénus, de Mars, de Diane, de la Vérité et de Mercure. «Les richesses artistiques de tout genre que renfermait le château de Saint-Cloud, écrit Marius Vachon, en faisaient un véritable musée dont la destruction est pour l’art français une perte irréparable. »
Alain Mazère
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