Munis d'un certificat de leur maître d'apprentissage, constatant qu'ils avaient satisfait à toutes les conditions de leur contrat, les jeunes typographes se faisaient embaucher comme compagnons.
Ils demeuraient alors rarement dans la ville, mais au contraire voyageaient pour augmenter leurs connaissances techniques. Il n’est pas rare de les voir passer la frontière : les uns vont travailler à Rome, d’autres en Hollande, en Suisse, en Belgique, en Allemagne, etc… Au commencement du XVIIIe siècle, Louis Michelin, originaire de Troyes, et qui devint par la suite imprimeur à Provins, poussa même jusqu’au Danemark.
On conçoit facilement, d’ailleurs, que livrés à eux-mêmes, dans une ville où ils étaient étrangers, ces jeunes gens se laissaient entraîner par la pétulance naturelle à leur âge.
Nos ancêtres les compagnons imprimeurs se faisaient, parait-il, remarquer par leur esprit d’insubordination, leur penchant à l’indépendance, à la rébellion et à la débauche. Les autorités durent élever maintes fois contre eux les digues toujours insuffisantes de ses réglementations.
C’est cette législation toute spéciale, et fort curieuse, que nous entreprenons d’examiner ici.
feedback Signaler le commentaire