« J’écris pour lutter contre le temps et l’oubli, pour m’assurer un petit supplément de vie », confiait naguère le journaliste Philippe Tesson. Dans cet esprit, je regrette d’avoir négligé de noter certains témoignages familiaux sur la vie dans la Charente de la IIIe République, certains souvenirs de mon père médecin dans l’Indochine en guerre, et de son frère préfet de la région du Niari, chevalier de l’exotique Étoile noire du Bénin. Et aussi certains propos, tels ceux de mon ami Sixte de La Rochefoucauld très hostile à un Clémenceau jusqu’au-boutiste qui rejeta, en 1917, la proposition de paix séparée de l’Autriche, apportée au président Poincaré par son grand-père prince de Bourbon-Parme, frère de l’impératrice Zita, oncle d’Otto de Habsbourg.
Trop tard. Mais sauvons quand même ce qui peut l’être. C’est ce qui m’incite, en première étape, à réunir dans ce volume des écrits dispersés, des conférences évanouies, des éléments de dossiers égarés, et à les ordonner chronologiquement, de la Charente franque à nos jours. Devrait suivre un autre volume, plus intimiste, rassemblant des petits cailloux charentais, évoquant l’atmosphère des concerts et des dîners d’été, un art de vivre, au pas charentais.
Alain Mazère, membre de l’Académie d’Angoumois et du Cercle des auteurs charentais de Paris, est l’auteur de biographies, d’une série policière charentaise et d’un essai sur La littérature charentaise du début du XXIè siècle.
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