« Je dis adieu à la Grève et au grand Châtelet par où nous passâmes ; à la Vallée, au Pont-neuf, à la Samaritaine, au Cheval de Bronze, au Gros Thomas, aux Quatre-Nations, au Vieux Louvre, au Port saint Nicolas, et enfin à tous les endroits remarquables de ma route. Nous arrivâmes insensiblement au Pont-Royal, où nous vîmes beaucoup de monde assemblé, ce qui nous fit penser qu’on ne tarderoit point à partir. Le coeur me battoit extraordinairement à la vue du navire (...)»
LOUIS-BALTHAZAR NÉEL (1695-1754)
Louis-Balthazar Néel naquit à Rouen, vers 1695, et y mourut en 1754. Après avoir fait d’assez bonnes études dans sa ville natale, Néel, que l’on destinait à la magistrature, se livra à son goût pour les belles-lettres et se fit connaître par quelques poésies légères aujourd’hui oubliées. Le voyage de Saint-cloud est de loin, la meilleure publication de Monsieur Néel et la seule publiée régulièrement depuis.
Nous avons reproduit ici l’édition de 1884 de chez A. Lahure, illustrée d’aquarelles de Jeanniot avec une préface et des notes de E. Legrand.
Un récit de voyage comme on les aimait au XVIIIe siècle. Mais celui-ci paraît être en forme de plaisanterie : un parisien entre dans les transes du voyageur en partance pour de lointaines contrées, découvre des aspects élémentaires de la nature comme s’il participait à une expédition exotique. Paris-Saint-Cloud, aller
et retour, toute une aventure pour qui limite ordinairement ses déambulations entre les Champs-Elysées et Notre-Dame. Bientôt Stendhal inventera le mot «touriste».
Alain Mazère
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